Un peu d’histoire
Rappelons-nous que jusqu’au début du 20e siècle, la majorité des enfants étaient allaités. Mais vers le milieu du 20e siècle, avec la maîtrise de la pasteurisation, le discours médical change. Il prône ainsi l’utilisation de substituts de « lait maternisés », par souci de contrôle et de mesure de l’alimentation infantile. Mais depuis une vingtaine d’année, la tendance s’inverse. En effet, de récentes études biochimiques sur la composition du lait maternel ont mis en lumière de nombreux bienfaits de l’allaitement pour l’enfant et sa mère.
Pourtant le taux d’allaitement en France est l’un des plus faible en Europe (70% en France contre 90% dans les pays Scandinaves). Cela s’explique en partie par le manque de sensibilisation du public voire des professionnels aux bienfaits du lait maternel. Pour y remédier, je vous propose ici un petit tour d’horizon (plutôt complet) des nombreux avantages qu’offre l’allaitement sur la santé de votre bébé ainsi que la vôtre.
Dès la première guerre mondiale, des chambres d’allaitement sont installées pour les ouvrières.
Bienfaits pour la santé de votre bébé
L’allaitement maternel offre de nombreux avantages pour la santé de votre bébé que ce soit à court terme ou à long terme. Je m’explique: nous savons maintenant que le lait maternel contient des lipides, des glucides, des protides, des vitamines ainsi que des oligo-éléments, parfaitement adaptés au métabolisme du bébé. Mais il contient également de nombreux facteurs de protection (anticorps, lactoferrine, caséine etc). Ces éléments vont jouer un rôle important de protection pour l’enfant à court terme, c’est à dire pendant l’allaitement mais aussi à plus long terme.
Les bienfaits de l’allaitement à court terme
Maladies diarrhéiques
La gastro-entérite fait partie des maladies infantiles fréquentes que les parents redoutent, et je parle d’expérience! Il s’agit d’une inflammation de l’estomac ou de l’intestin qui provoque, entre autre, fièvre, douleurs abdominales, diarrhées et/ou vomissements. Généralement bénigne, elle présente néanmoins un danger de déshydratation, notamment chez le nourrisson.
Les gastro-entérites provoquent de véritable épidémies, surtout en hiver. La prévention de la gastro-entérite passe avant tout par une hygiène rigoureuse des mains mais l’allaitement peut également jouer un rôle protecteur.
D’abord, l’allaitement exclusif diminue de 5 fois le risque de gastro-entérite à rotavirus. Pourquoi? Parce que l’allaitement permet une exposition moindre aux agents infectieux. En effet, lorsque l’on nettoie un biberon, il existe toujours un risque de contamination (mauvaise hygiène des mains, dépôt de lait, eau polluée). Cet argument vaut pour les pays en voie de développement, où l’accès à une eau potable peut s’avérer compliqué mais aussi pour les pays plus développés, dans lesquels les gastro-entérites restent fréquentes et contagieuses. Notons ensuite que le lait de mère contient en plus des propriétés protectrices et lorsqu’un germe pathogène pénètre dans l’organisme de la mère, les anticorps se retrouvent dans son lait. Donc si vous contractez une gastro-entérite par exemple, il est souhaitable de continuer d’allaiter votre bébé qui bénéficiera alors des anticorps présents dans votre lait.
L’allaitement maternel est un enjeu de santé public, notamment là où l’accès à l’eau potable est difficile
Le reflux gastro-œsophagien
Qui n’a pas entendu parler du tristement célèbre R.G.O qui empoisonne la vie du nouveau né ainsi que de ses parents. Le R.G.O ou reflux gastro-œsophagien est une remontée involontaire du contenu de l’estomac dans l’œsophage. Le R.G.O. simple est dû à l’immaturité de la valve (le cardia), qui empêche les aliments de remonter de l’estomac vers la bouche. Ces régurgitations sont sans douleur et n’empêchent pas une croissance satisfaisante du nourrisson. Dans le cas d’un R.G.O. dit compliqué, certains symptômes peuvent venir s’ajouter: troubles du sommeil, irritabilité ou douleur au moment du repas, toux, pneumonies à répétition, ou encore gain de poids insuffisant.
Les enfants allaités sont moins sujets aux épisodes de reflux gastro œsophagien (R.G.O) et leur durée est plus basse en moyenne. Plusieurs facteurs viennent expliquer ce constat. L’une des explications est que les bébés allaités passeraient plus de temps à dormir d’un sommeil profond et calme au contraire des enfants nourris au biberon.Or le R.G.O se fait plus rare lors de cette période du sommeil. L’autre raison qui viendrait expliquer ce phénomène est que le PH du reflux est plus bas chez les enfants allaités et la vidange gastrique, plus rapide. En effet le lait de mère est bien plus vite digéré que les préparation pour nourrissons.
Certes, l’enfant allaité n’est pas à l’abri de présenter un R.G.O au cours des ses premiers mois de vie mais le lait maternel le protègera d’avantage qu’un bébé nourri au biberon.
Les infections urinaires
L’infection urinaire se caractérise par un taux anormalement haut de bactérie dans les urines. Chez les nourrissons, les signes d’infections peuvent être totalement absents dans un premiers temps. Mais l’apparition d’une fièvre élevée (supérieure à 39°) doit faire suspecter une infection urinaire. Bien que sans gravité, une infection urinaire peut présenter des complications si elle n’est pas diagnostiquée et traitée à temps.
Le lait maternel a également un rôle préventif concernant les infections urinaires chez l’enfant et la mère. Celui-ci contient en effet une molécule (oligosaccharide) que l’on retrouve dans les urines de la mère et son bébé. Cette molécule permet de diminuer le développement d’une infection en inhibant l’adhésion bactérienne à certaines cellules. Le lait maternel va donc protéger le bébé d’une éventuelle infection
La mort inattendue du nourrisson (M.I.N)
Mais l’allaitement maternel participe également à la prévention de la mort inattendue du nourrisson (M.I.N). En effet, les facteurs de risque à la base de 79% des M.I.N sont le couchage ventral, le tabagisme maternel et le non allaitement. Pourquoi les bébés allaités seraient moins exposés à la M.I.N? Dans les pays occidentaux, cela s’explique par l’augmentation de la prévalence de l’allaitement et du co-sommeil pour l’enfant allaité et ses parents.
Des études polysomnographiques ont même révélées que les réveils de la mère et de son bébé étaient hautement synchronisés et ce, même lors des stades les plus profonds du sommeil. La mère qui dort près de son bébé est plus sensible à son état et peut donc détecter plus rapidement un problème chez lui.
Affections respiratoires basses et sphère O.R.L
Enfin, notons que les affections respiratoires basses (ex: pneumonie) sont moins fréquentes chez les enfants allaités au sein, au même titre que les affections de la sphère O.R.L (rhinites, otites, pharyngites). Deux raisons peuvent expliquer ce phénomène. Tout d’abord, comme évoqué plus haut, les anticorps de la mère, présents dans le lait ainsi que la composition optimale de celui-ci en micronutriments, joueraient un rôle de protection contre ces différentes affections.
Mais la position de l’enfant allaité, différente de celle de l’enfant nourri au biberon aurait elle aussi un impact positif sur la santé du bébé. En effet, lors de l’allaitement, le mamelon maternel, arrivant jusqu’au palais mou du bébé permettrait la meilleure ouverture d’une sorte de tube d’aération,reliant l’oreille moyenne à la gorge (la trompe d’Eustache). Or celle-ci étant petite et horizontale dans les premières années de vie de l’enfant, peut rapidement se retrouver hypertrophiée en raison d’un simple rhume par exemple.
Lorsque cela se produit, l’aération de l’oreille moyenne de peut pas se faire et provoque un effet de succion sur le tympan. L’oreille moyenne se remplit de liquide provoquant dès lors une otite. L’enfant allaité aurait un taux plus bas d’otite que l’enfant non allaité. Cela présente un avantage à court terme (douleur, prise de traitement) mais nous verrons qu’il y a également des avantages sur le long terme.
Bienfaits de l’allaitement sur le long terme
Les bienfaits de l’allaitement pour le bébé sont nombreux, et ce dès la naissance mais ils observent également sur le long terme. Prenons, pour commencer, l’exemple cité plus haut des affections de la sphère O.R.L. Un enfant non allaité, qui souffre d’otites à répétition dans les premières années de sa vie, risque de subir une altération définitive de son audition . Cela affectera sa qualité de vie sur le long terme. Mais il existe d’autres bienfaits pour la santé de l’enfant allaité sur le long terme.
Prévention de l’obésité:
En plus d’apporter au nourrisson tous les nutriments nécessaires au cours des six premiers mois de sa vie, et de le protéger contre les maladies infantiles fréquentes (diarrhée, pneumonie), de plus en plus de données probantes indiquent que l’allaitement au sein pourrait avoir des bienfaits à plus long terme, tels que la réduction du risque de surpoids et d’obésité pendant l’enfance et l’adolescence
On estime qu’en 2016, le monde comptait plus de 41 millions d’enfants en surpoids. Selon l’O.M.S (organisation mondiale de la santé), l’obésité des enfants constitue l’un des plus grands défis de la santé publique au 21ème siècle. En effet, les enfants en surpoids ou obèses risquent de le rester à l’âge adulte et sont plus susceptibles de contracter des maladies telles que le diabète ou les maladies cardio-vasculaires. Nous savons maintenant que l’augmentation de l’obésité de ces dernières année serait due à un déséquilibre entre protéine et lipide dans l’alimentation infantile.
Paradoxalement, les protéines feraient grossir et les lipides maigrir. Comment expliquer ce constat? Il s’agit en fait de comprendre qu’à la différence des lipides, les protéines augmentent les facteurs de croissance qui participent à la multiplication cellulaire. Ces facteurs de croissance stimulent la multiplication de toutes les cellules y compris les précurseurs des adipozytes. En revanche, les lipides mettent au repose ces multiplications cellulaires pendant les premières années de vie.
Or, le lait maternel est très gras (55% de lipides contre 7% de protéines). Sa composition est donc parfaitement adaptée aux besoins du nourrisson. Autre phénomène important à ne pas négliger: les bébés allaités régulent eux même la quantité de calories qu’ils absorbent. Quand la nourriture solide est introduite, leur réduction de consommation de lait semble être liée à leur appétit. Alors que les bébés nourris au biberons perdent cette capacité à réguler leur consommation de nourriture.
Les Allergies:
Le rôle de l’allaitement sur les allergies est assez controversé. Pour comprendre cela, intéressons-nous à une découverte relativement récente concernant les allergènes. En effet, plusieurs études démontrent que des allergènes alimentaires peuvent être excrétés dans le lait maternel. IL est donc légitime de se demander quelles en sont les répercussions. Certaines d’entre elles laissent entendre que la présence d’allergènes alimentaires dans le lait maternel pourrait contribuer à la sensibilisation dite occulte du nourrisson à certains aliments (c’est à dire que le nourrisson réagit à un aliment, notamment aux arachides, dès la première exposition).
IL arrive pourtant que l’on n’observe aucune réaction allergique lors de l’allaitement alors que l’enfant pourrait déjà être sensibilisé à cet aliment. Comment expliquer cette absence de réaction? Très probablement en tenant compte du rôle de l’allaitement sur les allergènes.
En effet, certaines molécules, présentes dans le lait maternel pourraient contribuer à réduire le risque, pour le nourrisson, de développer une allergie. C’est le cas par exemple des cytokines tolérogéniques, prédominantes dans le lait maternel, et qui pourraient induire un état de tolérance face à certains allergènes. Cependant il faut bien garder à l’esprit que même si le lait maternel jouerait un rôle de protection contre le développement d’une allergie alimentaire, celle-ci reste multifactorielles.
Lait maternel: l’aliment du cerveau
De nombreuses études se sont sont déjà penchées sur le rôle du lait maternel dans le développement du cerveau. Elles étudient pour cela les corrélations entre allaitement et performances cognitives. Ainsi, une équipe de l’inserm a récemment démontré que l’allaitement maternel favorisait le développement psychomoteur.
Mais une étude américaine est allée encore plus loin en étudiant pour la première fois le cerveau de nourrissons, à l’aide d’une technique d’imagerie silencieuse spécialement conçue pour l’occasion. Les neurologues ont répartis 133 enfants de 10 mois à 4 ans en 3 catégories distinctes: les enfants nourris exclusivement au sein, les enfants nourris au biberon et enfin les enfants ayant reçu ces 2 types d’alimentation. Ils ont observé la croissance de la gaine de myéline (enveloppe graisseuse entourant les neurones et les isolant de la substance blanche du cerveau) et celle-ci se développe 20 à 30% plus rapidement chez les enfants nourris exclusivement au sein.
Les chercheurs ont également fait passer des tests cognitifs aux enfants et les résultats ont montré que les scores aux tests de langage, de vision et de contrôle moteur sont plus élevés chez les enfants allaités.
Diabète
Selon l’O.M.S (Organisation Mondiale de la Santé), le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas ne produit pas assez d’insuline ou lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. Il en résulte une concentration élevée de glucose dans le sang (hyperglycémie). Le diabète de type 1 (ou insulinodépendant) se caractérise par une production d’insuline insuffisante. Le diabète de type 2 résulte de l’utilisation inadéquate de l’insuline par l’organisme. Il est souvent le résultat d’un excès pondéral et d’une inactivité physique.
Des études récentes se sont intéressées au rôle que pourrait jouer l’allaitement sur le diabète. Elles ont mis en évidence les effets favorables de l’allaitement sur les risques de diabète de type 1 et de type 2. Cela s’explique par le fait que le lait de mère contient de nombreux facteurs immunocompétents qui influencent le développement du système immunitaire de l’enfant. Ainsi, un allaitement d’au moins 4 mois permettra de réduire le risque de diabète de type 1 chez les jeunes adultes. Plus intéressant encore, un allaitement d’au moins 12 mois réduira le risque de diabète de type 1 chez les enfants génétiquement prédisposés.
Concernant le rôle de l’allaitement sur le diabète de type 2, il s’agit là d’observer la proportion de surpoids à l’âge adulte. Les études que je vous cite plus haut ont révélés qu’il y a moins d’obèses dans les groupes d’enfants allaités (l’obésité étant un facteur de risque du diabète de type 2).
Cancers:
Selon l’institut Curie, 1700 enfants de moins de 15 ans déclarent un cancer en France chaque année. Par cancer de l’enfant, on entend surtout les leucémies, les tumeurs du système nerveux central et les lymphomes. Aujourd’hui, 8 enfants sur 10 guérissent mais malgré les progrès conséquents, le cancer reste la seconde cause de mortalité chez les moins de 15 ans après les accidents.
Des études très récentes (faisant suite à celle, assez célèbre, de M. Davis en 1988) nous ont appris que l’allaitement réduirait le risque pour l’enfant de développer un cancer avant l’âge de 15 ans. Ce sont les propriétés anti-infectieuses du lait maternel qui entraineraient moins d’infections (une des causes possibles de certains lymphomes). Le rôle préventif de l’allaitement a pu être reconnu à partir du moment où l’on s’est intéressé à un allaitement de plus de 6 mois.
L’allaitement long présente de nombreux bienfaits pour l’enfant comme pour sa mère
Pour la santé de la maman
On oublie trop souvent les bienfaits de l’allaitement sur la santé de la mère et pourtant ils sont bien réels. Je vous propose ici un aperçu des bénéfices de l’allaitement sur la santé maternelle sans omettre d’évoquer ses avantages dans l’organisation du quotidien.
Réduit le risque d’hémorragie post partum
L’hémorragie du post-partum se définit comme des pertes sanguines supérieure à 500 ml après l’accouchement. Elle reste, malgré les nombreux progrès, la première cause de mortalité maternelle en France (1.2/100 000 naissance en 2012).
L’allaitement réduit de manière significative ce risque. En effet, lorsqu’une mère allaite son bébé, juste après la naissance (on parle alors de tétée précoce), la tétée provoque des contractions utérines qui permettent à l’utérus de reprendre plus vite sa taille, sa forme et sa tonicité.
L’allaitement un moyen de contraception naturel
L’allaitement est considéré comme une méthode contraceptive, appelée MAMA (méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée). En effet, lors de l’allaitement, le corps de la mère sécrète de la prolactine, une hormone qui évite l’ovulation. Mais attention, cette méthode, bien qu’efficace à 98% durant les deux premiers mois d’allaitement doit répondre à 3 critères: un allaitement exclusif (au moins 6 tétées par jour), pas de retour de couche et un bébé de moins de 6 mois. Cette méthode permet donc d’espacer les naissances de manière naturelle.
Cancers et maladies cardiovasculaires
Commençons par les maladies cardiovasculaires. Pour rappel, les maladies cardiovasculaires résultent d’un dépôt de graisse sur les parois des artères, gênant ainsi la circulation du sang vers les organes. Certains facteurs à l’origine de ces maladies, notamment l’obésité, le cholestérol, l’hypertension et le diabète peuvent être en partie évités. Rappelons ici qu’une femme sur trois meurt de maladies cardiovasculaires en France.
J’en viens donc à l’impact positif de l’allaitement, à très long terme, sur la santé de la mère. En effet, un allaitement long réduirait, de manière significative, le risque de développer une maladie cardiovasculaire pour les femmes. Petite explication: la grossesse entraine des changements métaboliques majeurs pour permettre le développement du fœtus et préparer la lactation. Ces changements permettent entre autre la constitution de graisse viscérale et une plus grande résistance à l’insuline. Après la naissance, la lactation va jouer un rôle central dans la mobilisation des graisses accumulées au cours de la grossesse en entrainant un déstockage plus complet de celles-ci. Ainsi, une femme qui a pu retrouver un poids satisfaisant après ses grossesses a moins de risque de développer une maladie cardiovasculaire.
Mais un allaitement prolongé protège également du cancer du sein. Le mécanisme de cet effet protecteur n’est pas encore bien connu mais la modification de la structure des seins et une exposition réduite à certaines hormones auraient pour conséquence, un risque réduit de développer un cancer du sein. Ainsi, plus longtemps une femme allaite, plus elle est protégée contre le cancer du sein.
Les femmes qui allaitent leur bébé pendant une période prolongée auront moins de risque de développer un cancer du sein que des femmes qui n’allaitent pas. Plus longtemps une femme allaite, plus elle est protégée contre le cancer du sein.
Retrouver la ligne en allaitant
Retrouver la ligne après une grossesse est une préoccupation importante pour de nombreuses femme(je vous invite à lire notre dossier sport et grossesse ainsi que notre dossier alimentation pour des informations plus complètes). Sachez que le coût énergétique de l’allaitement serait de 595 kcal/jour les deux premiers mois et de 670 kcal/jour entre trois et six mois. Cela équivaut à un peu plus d’une heure de course à pied.
L’allaitement permet donc une perte de masse grasse (et notamment la graisse viscérale) d’environ 13 kg sur une période de six mois environ, sans aucun régime. J’en profite pour vous préciser ici que les régimes trop restrictifs sont à proscrire. En effet, un apport énergétique inférieur à 1600 kcal/jour pourrait modifier la production de lait ce qui n’est pas souhaitable pour la santé du nourrisson.
Se faciliter le quotidien
D’un point de vue pratique, passés les premiers jours de tâtonnement, allaiter son bébé facilite la vie et peut même procurer une sensation de liberté. Je m’explique : lorsque vous quitter la maison pour un rendez-vous, une sortie au parc ou même un voyage, la question des biberons ne se posent pas. Nul besoin de préparer un biberon d’avance, de veiller à le conserver à une température adéquate ou le réchauffer, etc. Vous pouvez allaiter votre enfant n’importe où, n’importe quand.
Et qu’en est-il des nuits? Durant les premiers mois de vie, votre bébé se réveille la nuit. La qualité de sommeil des parents est alors parfois vivement altérée. Lorsque vous allaitez votre bébé et que vous pratiquez par exemple le co-dodo, votre sommeil et celui de votre petit vont être synchronisés (ce qui évite les réveils inutiles). De plus, lors d’une tétée, de nombreuses hormones sont libérées. Parmi elles on trouve l’ocytocine, qui va provoquer un état de détente et de somnolence et donc faciliter un endormissement rapide. N’oublions pas non plus la prolactine, qui favorise le passage dans un sommeil lent. Celui-ci permettant une plus grande récupération physique pour vous
Pour favoriser le lien mère – enfant
Après ce tour d’horizon des bienfaits de l’allaitement sur la santé du bébé et de sa mère, je voulais partager avec vous le rôle de l’allaitement dans le lien mère-enfant. Ce lien, nécessaire à la construction psychique de l’enfant, se développe dès les premiers instants de vie.
L’importance des premières tétées
A la naissance, le bébé est placé dans les bras de sa mère, au contact de sa peau, de sa chaleur et de son odeur. L’odorat est très développé chez le nouveau né, il reconnait l’odeur de sa mère, et sa vue lui permet de différencier l’aréole du reste du sein. Il entend les battement du cœur maternel qui le rassurent et le calment. Quand sa mère le place contre son sein pour la première tétée, il retrouve l’interaction biologique qu’il y avait entre lui et le corps maternel durant sa vie fœtale. On considère en fait, que le lait maternel, appelé autrefois « sang blanc » est, sur le plan physiologique, le prolongement naturel de la grossesse. Et il est désormais avéré que la proximité mère-enfant et l’allaitement favorisent les liens d’attachement, indispensable au bon développement de l’enfant.
A la naissance, les premiers échanges de regards, suivi d’une première tété efficace, sont les éléments qui vont sceller les bases du développement du lien mère-enfant.
Un moment de plaisir partagé
Pendant l’allaitement, le lien mère-enfant se construit également à partir de moments de plaisir partagé. C’est d’abord un moment de plaisir pour l’enfant, et si l’on observe un bébé au sein de sa mère, on ne peut que confirmer cette idée. Le nourrisson entrain d’être allaité, sourit, soupire, caresse la peau de sa mère. Le plaisir du bébé part d’une détente locale (autour de la bouche) qui s’étend peu à peu à tout son corps. Ce plaisir ressenti par le bébé est une réponse à la tension et à la douleur provoquées par la faim. Mais le plaisir du bébé est également dû à l’expérience sensitive et affective qu’il vit lorsqu’il tète le sein maternel. Les tétées sont, à la fois nutritives, et affectives: elles répondent au besoin d’amour et de relation du bébé.
Lors d’une tétée, le corps du bébé se détend complètement tout comme celui de la mère. C’est un moment de détente partagé et la première expérience d’échange amical dans le monde pour le nourrisson. Le plaisir de la mère est en fait multiple. C’est un plaisir des sens: regards, caresses, odeur du bébé (etc). C’est également un moment de détente et de relaxation, grâce à l’action des hormones, notamment des endorphines. Et c’est aussi un moment de découvertes: le peau à peau avec son enfant, le plaisir de se réaliser soi même, de voir son enfant grandir.
Conclusion
Vous l’aurez compris, l’allaitement présente de nombreux avantages. Il offre de nombreux bienfaits pour la santé de l’enfant et de sa mère. Mais il participe également au développement des liens d’attachement entre le bébé et sa mère.
L’allaitement est également un moment de tendresse et de partage pour le père
Et le papa dans tout ça me direz vous? Eh bien le père a, bien entendu, une place très importante et peut participer activement au bon déroulement de l’allaitement. D’un point de vue logistique, il peut tout à fait apporter l’enfant à sa mère, lors des réveils nocturnes pour qu’elle puisse l’allaiter. Il est aussi celui qui permet à la jeune maman et son enfant de ne pas être dérangés lors des premières tétées. Et Il est surtout le témoin des premiers moments d’échanges et de découvertes sensoriels de son bébé. Non, le papa n’est définitivement pas exclu lors de l’allaitement et joue un rôle essentiel dans la mise en place et la réussite de l’allaitement.
